Les travaux
de comblement des carrières de Perrinque
débuteront en janvier 2006
La municipalité et les propriétaires ont gagné
UN
MARATHON DE 17 ANS
Le
coup de semonce
En 1988 ce fut presque un coup de massue. Le service spécialisé
du Conseil Général dit "Bureau des Carrières"
découvre, au hameau de Perrinque, des éboulements
sous certains immeubles, des désordres moins importants mais
significatifs sous d'autres.
Sur les injonctions
du Préfet, la municipalité dut déclarer 16 habitations
en état de péril imminent. Concrètement
les habitants devaient immédiatement quitter leur domicile.
L'émotion
fut grande et agita la vie communale à la mesure de l'énormité
du sinistre. A l'initiative du Conseil Général, l'installation
d'une télé-surveillance
destinée à enregistrer et transmettre à la société
spécialisée (ANTEA) les mouvements du sous-sol et prévenir
de l'imminence d'un danger, permit de transformer l'intitulé
de l'arrêté initial en "péril simple",
les habitants restant sur place. Cette solution fut prise dans l'attente
de réunir les moyens financiers pour procéder au comblement
des cavités.
17
ans de solitude
Pendant 17 ans la Mairie et le Conseil Général, chacun
pour sa part, financent la télé-surveillance, changent
les capteurs et transmetteurs détériorés,
le tout à fonds perdus pour un montant valeur 2005 de 247 000
€ dont 180 000 € à la charge de la Commune.
Les municipalités
se succèdent, les propriétaires se regroupent dans l'Association
des Sites et des Habitants de Haute Gironde (ADSHHG) sans que leurs
démarches unitaires, pour faire exécuter les travaux,
aboutissent. L'Etat
ne proposait aucune subvention, la Région se déclarait
incompétente, les propriétaires désorientés
n'envisageaient pas encore une éventuelle participation financière.
La Commune et le Conseil Général continuaient à
surveiller et à payer, les capteurs électroniques enregistraient
les mouvements de terrain, les transmetteurs transmettaient et la Société
ANTEA rédigeait des rapports de plus en plus alarmants.
La loi BARNIER
de février 1995 relative à la Protection de l'Environnement
créait un Fonds de Prévention des risques naturels majeurs
alimenté par une cotisation de 2,50 % sur les contrats d'assurance.
Son champ d'application se limitait à dédommager en cas
d'expropriation pour risques majeurs. Perrinque et ses habitants n'en
étaient pas encore là. Ultérieurement des subventions
pour études avant travaux furent débloquées ; dès
le printemps 2004 la municipalité put ainsi confier à
ANTEA l'élaboration d'un Avant Projet Détaillé
(APD) de travaux pour 8 immeubles relevant de travaux urgents, les autres
habitations ne présentant pas à court terme de danger
avéré.
La Mairie, les propriétaires, admettent la nécessité
d'une participation financière.
A l'automne
2004 le Sous-Préfet, M. CRECHET, dès son installation,
visite le sous-sol de Perrinque marquant ainsi l'engagement des pouvoirs
publics. Ces démarches coïncident avec la publication début
2005 de décrets qui étendent aux travaux dans les carrières
les dispositions financières de la loi BARNIER. Enfin !
Le
dernier sprint
Dès l'automne 2004, les réunions se succèdent
en Mairie, à la Sous-Préfecture, à la Préfecture
même. L'Etat s'engage pour 30 %, après une longue négociation,
le Conseil Général accepte exceptionnellement de participer
pour 25 % ; restent 22,5 % (117 000 €) à la charge de la
Commune et des propriétaires. Le Député de la circonscription
nous assure de tous ses efforts pour obtenir une subvention du Fonds
Parlementaire.
Au cours d'une décisive réunion en Préfecture,
le rapport alarmant d'ANTEA et celui du Bureau des Carrières
précipitent la décision....les travaux doivent être
impérativement terminés dans 6 mois. Nous sommes alors
en octobre. Mi-octobre, l'appel d'offre pour le marché de travaux
est publié au Bulletin Officiel d'Annonces des Marchés
Publics (BOAMP), 11 entreprises présentent un devis.
Les fondations des habitations ceinturées de murs en agglomérés
seront comblées par un coulis de ciment. Le 10 novembre, la Commission
d'Appel d'Offres procède à l'ouverture des plis, le 25,
la même Commission décide d'attribuer le marché
à l'entreprise COFEX. Le montant total comprenant le comblement,
les honoraires du bureau d'études et les frais annexes s'élève
à 445 000 €, montant largement inférieur aux estimations
de l'APD.
La Commune empruntera 100 000 € sur 20 ans, à comparer aux
180 000 € dépensés en pure perte depuis 1988 (pour
la télésurveillance).
Les travaux commenceront
début janvier pour se terminer début mars 2006.
Jean-Guy
BERTAUD