Dans un mois, le 2 janvier prochain, les travaux
de confortement des carrières situées sous huit habitations
du quartier de Perrinque seront enclenchés. Un vrai soulagement
pour les habitants de ce hameau longtemps menacé de péril.
Municipalité et association de défense se félicitent
aussi de l'issue d'un bras de fer administratif qui aura duré
près de 15 ans.
Lundi
25 novembre dernier, le conseil municipal a entériné une
décision qui fera date dans la vie de la commune de Gauriac.
Il s'agissait en effet d'attribuer le marché des travaux de confortement
du Hameau de Perrinque, dont huit habitations étaient menacées
depuis longtemps par la fragilité grandissante des carrières
situées juste en-dessous.
Un chantier
de deux mois
À la suite de l'appel d'offres auquel 11 entreprises ont répondu,
la COFEX vient d'être désignée pour réaliser
les travaux sous la maîtrise d'ouvrage de la société
ANTEA. Le chantier débutera le 2 janvier pour une durée
de deux mois et consistera à combler la carrière sous
huit maisons en danger. Le montant des travaux s'élèvera
finalement à 465 527 euros HT, ce qui est légèrement
inférieur au montant initialement prévu (498 772 euros).
Après d'âpres négociations entre les différentes
parties, ces frais seront supportés à 30 % par l'État,
25% par le Conseil Général, la Commune et les propriétaires
concernés intervenant chacun à hauteur de 22,5%. Des habitants
concernés qui ont d'ailleurs versé leur contribution aux
travaux auprès du Trésor Public, la participation étant
ajustée en fonction de la superficie de leur terrain, soit entre
2 765 et 24 425 euros.
"
Enfin on y arrive "
Combler Perrinque ? Une utopie voilà 17 ans, lorsqu'en 1988,
un arrêté de péril imminent était signifié
pour ce hameau d'une dizaine d'habitations. La municipalité décidait
à l'époque, d'installer des capteurs souterrains afin
de surveiller le mouvement potentiel des carrières, sans pour
autant garantir à 100% la sécurité des personnes.
Un an plus tard, l'association de défense des sites et des habitants
de Gauriac voyait le jour entre particuliers, pour militer dès
le départ en faveur d'un comblement des cavités souterraines.
" On nous répondait au départ que c'était
impossible ; que l'Etat n'engagerait pas d'argent pour des maisons privées.
À une époque, le projet était même à
l'abandon, ils, disaient " tant que les capteurs tiennent "
se rappelle Francis Montion, un des représentants actifs
de l'assocation dont le champ d'action s'est désormais étendu
à toute la Haute Gironde. " C'est ces dernières
années, lorsque le sujet du Plan de Préventiuon des Risques
est arrivé sur la table, que le sujet de Perrinque est réapparu
" ajoute le Gauriacais, ravi par l'issue heureuse de ce combat
de longue haleine. " Cela prouve que lorsqu'on se bat on peut
obtenir quelque chose ".
Un hameau dont
les capteurs souterrains laissaient dernièrement entrevoir une
issue tragique pour le sous-sol à moins d'un comblement rapide.
Ces derniers mois,
élus, sous-préfet, propriétaires et association
se sont donc mis autour de la table, la sécurité des habitants
était en jeu. " Enfin on y arrive " se félicite
le maire de la commune Robert Baldès, " C'est un beau
dénouement pour les habitants. Ce sera un emprunt de 15 à
20 ans pour la commune mais dont la charge sera inférieure ou
équivalente à ce que nous coûtaient déjà
les capteurs tous les ans. Il y a moins d'un an, les propriétaires
n'y croyaient pas, il faut féliciter le travail du sous-préfet
et des différentes collectivités, tout le monde a su s'imprégner
du dossier " ajoute-t-il.
Un soulagement
forcément partagé par les habitants de Perrinque eux-mêmes.
Citoyen du quartier
depuis dix ans et membre de l'association, Jean-Piérre Déo
se dit ravi par ce scénario, " Sinon il serait arrivé
un moment où nous aurions pu être expulsés pour
notre sécurité. Ma maison va être enfin sécurisée,
il faut féliciter la municipalité qui a très bien
travaillé sur ce dossier".
Reste à
savoir si le cas particulier de Perrinque fera des " petits "
dans la commune, il faut dire que le village ne manque pas de quartiers
menacés par les carrières.
Stéphane
HILARION